Aucun artiste n’a su peindre comme lui le ciel de Normandie. Passant du gris au bleu azur, des nuages bas aux horizons lumineux, des crépuscules aux soleils radieux, Eugène Boudin a contemplé et représenté le ciel dans tous ses états et toutes ses variations.
Halo, lueur, éclat, rayon ou scintillement, elle sculpte ses compositions dans une riche palette de nuances. Grâce à elle, les bords de mer champêtres, marines orageuses, falaises sauvages, ou les élégances balnéaires prennent vie sous nos yeux avec une rare intensité.
Car c’est encore de la lumière que Boudin fait naître l’émotion : sous le pinceau de l’artiste, elle devient un langage éminemment poétique et sensitif, et « dit » le vent soufflant sur le visage, le roulement des vagues sur la plage ou la chaleur du soleil sur la peau. Cette quête de la lumière, Eugène Boudin va la poursuivre sans concession tout au long de sa carrière, affirmant sa patte singulière auprès de ses contemporains. Baudelaire et Monet louent ainsi son étonnante modernité lorsque, dans son atelier, il pousse l’explosion de lumière jusqu’à l’explosion des formes, dans un pressentiment de ce que sera l’abstraction.
Annette Haudiquet, conservateur en chef du Patrimoine Directrice du MuMa – musée d’art moderne André Malraux
Sylvie Hubac, Présidente de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais
Pour plus d'informations: http://www.muma-lehavre.fr/fr/expositions/eugene-boudin-latelier-de-la-lumiere